Le flic

(Coluche)

 

- Hé ! Vous là-bas. 

- Le gros qu'y s'barre avec le pull bleu.  

- Non, l'autre.  

- Bon, tant pis.  

- Oui,  je sais, j'ai l'air un peu con, mais l'uniforme y est pour beaucoup hein.  - Non, parce que ma femme me le dit toujours : "T'as signé sans réfléchir." 

 - Et alors !  J'ai demandé aux autres, ils ont fait pareil, hein.  Si on avait réfléchi, on aurait pas signé.  Faut pas nous prendre pour des cons quand même.  Remarquez, euh... on rentre pas comme ça dans la police hein! Y'a des examens et tout.  On passe devant des psy,  hein.   Moi, je suis passé devant un,  y m'a dit : "Combien j'ai de doigts?"  

- Alors les examens ! 

- J'ai dit : "J'sais pas. 15?"  
- M'a dit : "c'est bon. Signez là ! Quinze ans."
J'ai eu du bol parce que j'ai dit ça au hasard. J'aurais pu avoir tout faux 
hein.  Et c'est bien l'uniforme, c'est pour draguer les gonzesses:

  
- Hep là-bas! La blonde avec le gosse. Aux pieds.  

- Oui 

- Vous avez vos papiers? 
- J'suis de la police.  Voyons voir, Ginette... 

- Ah, ah, ah! joli nom Ginette. C'est votre petit frère ? Hein.

- Votre fils! Bon, circulez!


-Non, là, c'est un mauvais exemple, mais d'habitude ça marche.  La police, c'est trop ingrat comme métier.  C'est vrai! C'est ingrat la police, parce que par exemple... parce que j'vois, parce que les gens y nous aiment pas. 

 - C'est con.  Parce que nous on est là pour les protéger hein.   Vous avez remarqué les gens ???
- Plus y a de flics autour d'eux, plus ils ont peur.  C'est flagrant, c'est dans 
les manifs, les gens ils ont peur parce qu'on est là.  Bon, on est obligés de 
taper hein.  On le fait pas pour le plaisir, hein. On est obligés hein.  En plus on est obligés de faire gaffe.
Parce qu'il y a les fils des gradés,  ils ont les cheveux longs, on les reconnaît pas, hein.   Et puis y'a les appariteurs.  C'est des mecs payés par la police;  en civil, ils cassent les carreaux et après on dit que c'est les étudiants, tout ça.   Alors on est obligés de faire vachement gaffe.   Eh ben, dis, tu vois pas qu'on taperait sur la gueule à un flic, eh.   Oh, la vache.   Oh, la crise eh.   

- Eh, une fois, c'est arrivé.  On a tapé sur un flic.  Ah, la crise eh.  Ils ont dit que c'était une bavure.   T'aurais vu la gueule de la bavure.  Moi, ça m'a fait passer l'envie de baver.  Impeccable.
Non, mais on est une bande de jeunes, on s'fend la gueule.  J'vois parce que par exemple y a les gens y disent : "La police, c'est un refuge pour les alcooliques qu'on a pas voulu à la SNCF et aux PTT."
Eh ben, j'vais vous dire, franchement c'est exagéré.  Moi je vois hein, je suis pas dans un gros commissariat, mais je vois rien qu'au commissariat que j'suis, y en a au moins, que je dise pas de bêtises, y en a au  moins quatre qui boivent pas! Oh ben, c'est comme dans tous les troupeaux, hein.  Y a des brebis galeuses.
- Nous, on a Robert;  c'est un grand, il est marrant.  L'autre jour, il arrive, il 
gueulait : "J'en ai eu un! J'en ai eu un!".
Il avait arrêté un mec pour état d'ivresse, qui était plus bourré que lui. Vachement rare hein.  Faut dire que le mec, il en tenait une belle.  Il l'avait 
amené, il était sympa, Raymond, y s'appeait, heu...  Cheveux courts, moustache, charcutier, sympa. On a payé le coup et tout.  Alors Robert y disait : "Mais faut pas... reste"  Alors l'autre y disait: "Ben, justement heu, j'me dépêche de rentrer passe que vu dans l'état que j'suis... je risquerais d'avoir un accident!".  Après ils 'ont fait un concours de ballons. Dis, t'aurais vu la gueule des ballons.   T'avais des couleurs qu'étaient même pas marquées dans le manuel.  C'est Robert qu'a gagné.  Ah non, mais il est balèze aux ballons hein.   Il s'entraîne.  

- On s'fend la gueule! L'autre jour y a un beatnik qui vient pour changer sa 
carte d'identité. Alors Robert y lui dit... parce que Robert y déconne tout le 
temps.  Alors Robert y dit, euh... : "Tu me donneras l'adresse de ton coiffeur!"  On lui a cassé la gueule.  On s'est marrés.  Ah non, mais on fait gaffe hein.  On tape avec le plat de la main. Comme ça, dans les côtes. Alors ça fait ach'ment mal mais, euh, ça fait pas de traces. Ah non. Parce que on n'a pas droit aux traces.  Parce que les mecs quant ils ont des traces, y paraît qu'y peuvent porter plainte.  Remarquez, heu, y faudrait qu'y viennent au commissariat pour porter plainte.  J'les plains les mecs.  Non, dans l'ensemble y viennent pas.  On n'a pas à se plaindre.
- Alors après, heu... on l'avait attaché à la grille. Alors Robert a été cherché 
sa tondeuse, parce que Robert il a une tondeuse, mais ça c'est à lui hein, c'est pas fourni.  Alors, l'autre, il avait les miques, mais on lui a pas coupé;  parce qu'une fois, y en a un, il avait coupé les cheveux à un beatnik, et ben, il a eu un avertissement. Ah non.  Mais on ne rigole pas avec ces trucs-là hein.  Parce qu'au bout de 30 avertissements, on peut avoir une blâme.  Et au bout de 30 blâmes, on passe devant un conseil de discipline et on peut être dégradé.  Robert y s'en fout, lui, il est pas gradé.  Hein, C'est un métier où qu'on en voit de drôles.  Tiens, l'autre jour j'étais de faction à une intersection affectée à la surveillance des usagers.  En clair, je bullais à un carrefour. Il arrive un mec qui tournait autour de moi avec un papelard. On aurait dit qu'il cherchait une rue ou quelque chose. Il osait pas s'adresser à moi, on aurait dit qu'il avait peur.  Voyez le genre.   Un type  louche, un peu basané, voyez... Parce qu'on nous apprend à reconnaître les mecs louches, attention! c'lui-là, si vous voulez il était pas franchement louche mais il était franchement basané.  Alors je dis rien. Il  s'approche, Il  tourne, et puis, je sentais qu'il osait pas.  Voyez, y venait, mais y venait tout doucement voyez. C'était le genre de mec patibulaire tu vois, mais presque.  Finalement il s'amène et puis il me dit, euh : "Pardon, missieu l'agent, s'y you pli, excousi-moi s'y you plit. As c'que s'y  you pli vous pouvi m'indiquer ou ça qui li, heu... li commissariat di 'paulice li pli proche, s'y you pli, excousi moi, passe qui j'y perdi mi papier d'identiti. J'voudri faire une diclaration, s'y you plit, excousi-moi".
- J'me suis dit : "Toi mon p'tit gars, t'as pas la conscience tranquille!"
- J'y ais dit : "Aouais! vous avez vos papiers?"
- Il les avait pas. .. 

- J'te l'ai emmené au commissariat.


La publicité

(Coluche )


- La publicité à la télévision, ça s'adresse uniquement aux débiles mentaux. J'le dis parce que si y en a parmi vous, ça s'adresse à eux... Les autres, circulez, y a rien à voir.  Allez hop.
- Ben, y en a beaucoup qui restent, hein.  C'est sympa. on se sent moins seul.
- Alors, la publicité à la télévision par exemple vous avez, surtout c'est pour 
les lessives.  Je sais pas, on doit en manger parce que y nous en vendent. 
- Heu... hou la la!
- Alors par exemple vous avez :
- Madame, je vois que vous achetez un baril d'Ariel, si j'vous l'reprends et que je vous en donne deux où y a rien d'écrit ???
- Oh ben non alors. 
- Heu, heu.  Vous voyez, il faut vraiment être con mur pas prendre deux  barils à la place d'un.  

- Hé, vous imaginez la bonne femme qui dirait :
- Ah ben merci, vieux.  Salut hein. Allez hop là.
- Allez, revenez, ça va pas.  Coupez!  On va la refaire. c'est pas bon...
- Et puis qu'est-ce que vous avez aussi ??? 

- Vous avez le nouvel Omo. 

- Ah! Il est bien le nouvel Omo.

- C'est celui qui lave encore plus blanc que blanc.

- Moi, j'avais l'ancien Omo qui lavait plus blanc et il lavait déjà bien hein.
- Mais maintenant il y a le nouvel Omo qui lave encore plus blanc.
- Moi j'ose plus changer de lessive, j'ai peur que ça devienne transparent après. 
- J'ai déjà l'air con avec des rayures, hein. 

- Ils rigolent en plus.

- Bon. Parce que j'suis allé voir Mr. Omo et j'y ai dit : "Dites donc, je m'excuse de vous déranger pendant le repas..." 

- Parce qu'il était à table avec des enzymes à lui.  

- Alors il était là... 

- J'y ai dit : Je m'excuse de vous déranger, Monsieur Omo.  Le nouvel Omo, est ce qu'il lave plus blanc que l'ancien Omo ??? 
- Heu... il lave plus blanc, le nouvel Omo!
- Mais l'ancien Omo, il lave... moins blanc alors?
- Non, l'ancien Omo, Il lave... blanc!
- Ah bon... Parce que moi, heu, blanc, je sais ce que c'est comme couleur c'est blanc. 

- Moins blanc que blanc, je m'doute. ça doit être gris clair.

- Mais plus blanc que blanc j'vois pas.

- Qu'est-ce que c'est comme couleur ???
- C'est nouveau, ça vient de sortir!
- Ah bon, on peut pas discuter alors ???

- Bon. C'est pas là, c'est pas là, attends.

- Hé, alors.

- Le nouvel Omo c'est celui qui lave la tache qui est cachée dans le nœud du torchon.
- Vous avez vu ça à la télévision ??? 

- Y a le torchon, C'est deux gonzesse qui font la publicité, complètement abruties.  Y en a une, elle sait même pas qu'il y a un nouvel Omo.

- Heu... l'autre, elle dit : "Ben dis donc ? T'en as fait une grosse tache sur ton torchon."
- Elle est triste la gonzesse, elle a vu la grosse tache. Et l'autre elle est 
toute gaite.

- Elle dit : "Ah! Ouaf, ouaf!"
- Elle est toute gaite, alors elle dit :
- "Bon ça fait rien avec mon nouvel Omo!"'
- Alors l'autre elle sait même pas que ça existe le nouvel Omo.
- Quoi! , Y a un nouvel Omo
- Alors l'autre :"Ben oui hé con."
- Et alors elle dit : "Regarde bien le nouvel Omo. Tu vois la grosse tache sur le torchon ???

- Je fais un noeud. Tac... et plus la tache!

- Et l'autre elle est sciée.

- Le nouvel Omo, ça lave la tache qui est cachée dans le nœud du torchon. - Mais il est bien le torchon après. Il est propre. Il est aussi propre qu'avec l'ancien Omo sans faire le nœud. 

- C'est plus long, faut faire les nœuds.
- D'ailleurs, celui qui a 5 kilos de linge, il fait les nœuds le lundi, il fait la 
lessive le mardi et puis après il a toute la semaine pour défaire les nœuds. 
- Parce que les nœuds qui ont été dans l'eau, bonjour hein.
- Qu'est ce qu'il y a encore comme lessive? Y'a Persil antiredéposition! Ah, voilà une lessive qu'elle est bonne.   Et pourquoi qu'elle est meilleure que les autres, s'il vous plaît ???

- Eh bien parce que c'est écrit dessus. 

- C'est parce qu'elle est an-ti-re-dé-po-si-tion.
- Y en a six qui suivent. C'est intéressant hein ?
- Bon, Eh oui, monsieur. C'est écrit dessus qu'elle est meilleure que les autres comme lessive Persil, parce qu'elle est antiredéposition.
- Je pose une question maintenant.

- Je pose une question.
- Qu'est-ce qu'elles font les autres lessives ???
- Hein, Qu'est-ce qu'elles font les autres lessives ???
- J'attends.  Les autres lessives, elles soulèvent la crasse qu'y a dans les 
fibres, elles lavent la crasse qu'y a dans les fibres et après qu'est-ce qu'elle 
devient la crasse propre.
- Elle se "re dépose" dans les fibres, on vous l'a déjà dit et répété!
- Tandis qu'avec Persil antiredéposition non! Persil antiredépositon soulève la crasse qu'est dans les fibres et après elle l'a retient avec ses petits bras 
musclés tandis qu'avec le pied elle tape dans la machine : "Enlevez le linge, je retiens la crasse."
- Alors la Mère Denis arrive sur sa tornade blanche en poussant son cri :
"Mère Deniiiis!"  Ah non, ça c'est Gueule de Rak. J'les confonds toutes les deux, moi.

- Bon,  elle arrive, elle retire le linge et la crasse s'en va dans l'égout avec la couleur puisque justement c'est de là que vient l'expression bien connue... - On ne souffle pas!
- Les goûts et les couleurs.  Merci quand même
- Bon. Alors voilà. Qu'est-ce qu'il y a encore. 

-  Ah!  Ah oui.

-  Y a des fois, y a des publicités formidables.
- A la télévision, il y a ce qu'on appelle les classique de la publicité audiovisuelle.
- Alors vous avez : "Vivagel bien sûr!" De Jacqueline Muette. Une ancienne speakerine... ça les esquinte hein.

- Elle arrive, elle est assise sur sa petite chaise : Avant votre émission préférée faites un poisson surgelé.  Viiivagel ben sûr ça fout les moules.
J'en ai acheté pour voir.  C'est des poissons carrés avec les yeux dans les 
coins. Vous enlevez la tête et la queue, il reste un bouillon de cube et de la 
sciure.
- Bon. Qu'est-ce qu'y a encore.

- C est fini on se calme.
- Ah! Y a les contrepèteries qu! sont très bien.  Par exemple vous avez :
"Mammouth écrase les prix" qui vous fait dans l'autre sens "Mamie écrase les prouts!" 
- Eh oui madame, vous avez trouvé.  C'est encore un militaire qui gagne une tringle à rideaux.
- Heu! Qu'est-ce qu'y a encore ???

-  Ah! Y a ce qu'on appelle aussi, à la télévision, les campagnes jumelées. Pendant trois semaines, ils font les dragées Fuca...  Les dragées Fuca... Voyez ??? 

- Chlaf! Faut tes prendre par deux. ça fait : un, deux, trois! Chlafff!
- Les dragées Fuca c'est un peu comme les Bisons Futés, c'est pour éliminer les bouchons, mais les Bisons Futés c'est sur les routes, les dragées Fuca c'est dans les chiottes quoi.
- Alors, pendant trois semaines, ils font les dragées Fuca.  Chlafff! Chlafff! Deux le matin, rien le soir.
- Pardon, monsieur, la pharmacie siou plaît?
- Suivez la ligne jaune!
- Et après. pendant trois semaines, ils font Ajax WC qui nettoie tout, du sol au plafond!
- C'est pour le cas où qui y en aurait qui atteindraient le plafond, voyez. Parce que des fois, on n'a pas le temps de s'asseoir avec les dragées. Celui qui rentre dans les chiottes, Chlafff.  Entièrement moucheté... C'est pour ça qu'y a des verrous dans les chiottes.
- Je m'disais : pourquoi qu'ils mettent des verrous dans les chiottes ??? De toute façon, le mec qui est dedans y va pas sortir hei.

-  En général il est venu de son plein gré, exprès tout seul.
- C'est pour éviter qu'il y en ait un autre qui rentre et qui a pris les dragées 
Fuca... Chlafff! Et qui vient pour la deuxième couche. Et alors :"Merde, y a quelqu'un! Merde!".
- C'est salaud.

- Bon, alors. Heu, qu'est-ce qu'il y a encore ???
- Ah! Y en a deux, formidables, qui passent après le journal télévisé, quand on mange. C'est après le Docteur Gicquel...
- Docteur Gicquel il arrive. Toute la misère du monde! Il a dû être mazouté avis les autres oiseaux là-haut hein? Dans les dégazages.
- Quand y a un avion qui s'écrase dans le monde, c'est sur les pompes à Roger Gicquel! 

- C'est toujours des informations épouvantables : "Un chien a mordu une vieille dame...", Vous vous rendez compte de la vie de ces pauvres bêtes :
être obligées de manger des vieux. Tout ça... Une horreur!
- Alors, juste après quand on est à table y a deux nouvelles pubs : Y en a une c'est pour les semelles qui absorbent les odeurs.  
- Mon mari puait des pieds, les chaussettes collaient dans le fond, tout ça!
- Tu veux encore du jambon pour finir ta purée?
- Non. ça va, merci!
- Et y en a une autre c'est le tampon qui s'écarte tout seul dans le bocal.
- Dégueulasse!
- Et y a des mecs qui écrivent pour avoir l'adresse du bocal!
- C'est une horreur!
- Bon! Qu'est-ce qu'y a encore ??? 

- Ah oui! Dans les lessives, alors là vous pouvez  vérifier C'est écrit sur le paquet, vous avez par exemple Gamma, la lessive poids lourd.  Pour laver les camions.
- Vous avez Calgon.  C'est la lessive qui lave l'eau avant de laver le linge, pour  le cas où qui y aurait des cons qui laveraient leur linge à l'eau sale! Voyez ???
- Et puis vous avez Bonusque qui lave aussi propre à l'envers qu'à l'endroit, 
parce que avant la lessive elle était con! Elle lavait le devant et puis elle se 
barrait!
- C'est terminé! Maintenant les enzymes y font le tour :  V'nez voir, y a encore à becqueter derrière!
- C'est bonusque hein.  A pas confondre avec Guy Nusque, hein. 

- Non,  parce que c'est en paquet aussi... mais faut amener son cadeau hein!


Gérard

(Coluche)

 

Il arrive complètement pompette, le nez rouge et ne tenant pas énormément sur ses jambes...

 

- Gérard !!!

- Faut que je te parle. Ta mère et moi nous t'avons élevé jusqu'à présent. 
Surtout ta mère.

- Évidement, imbécile.  Je travaille toute la journée, ta mère elle a que ça à foutre.
- Je dis pas qu'élever huit gosses c'est pas du travail, je dis : ta mère, elle a 
rien a foutre.  D'ailleurs, tu pourrais l'aider et ainsi donner l'exemple. Au lieu de ça, Monsieur donne un autre exemple.

- Gérard, tant que tu passais tes journées à écouter MicK Jéjère et les Beatles, passe encore, mais que tu fumes du hackique... non!

- Ta mère en a trouvé dans tes poches et tu nous empestes les cabinets avec ça.
- Gérard, j'ai été trop bon avec toi quand tu as abandonné lâchement tes études.  Tu aurais pu aller jusqu'au bac, pour faire plaisir à ta mère.  Si tu avais eu ton bac, tu aurais put être, j'sais pas moi...

- T'aurais pu être... 

- T'aurais pu t'inscrire au chômage.

- Chômeur, oui mais au moins tu aurais été un chômeur honnête.  Au lieu de ça Monsieur fume du hackique avec les biknites.

- Fais attention Gérard, fais attention, tu es sur une pente savonneu... 
- savonneu... 

- savonneuse aujourd'hui.

- Crois-en l'expérien... 

- l'expérience d'un vieux routier, sympa:
- Aujourd'hui, c'est un petit verre qu'il te faut, mais demain, tu en fumeras tout 
un paquet.  Sans parler de la honte qui retombera sur ta pauvre mère.
- Oui, ben moi je m'arrange, je... 

- Je te demande pas ton avis, je m'arrange avec la honte, s'il te plaît, je traite directement. Je te demande... 

- C'est pas moi qui... suis t'en cause. 

- bon s'il te plaît Gérard. 

- Oui, ben le pinard c'est pas interdit que je sache, alors y doit quand même avoir une raison, hein. 

- Ah elle est jaunie la jeulesse.

- hein ???

- Le contraire... si tu veux. 

- Nous comme jeunesse on avait la guerre mondiale, mondiale on l'avait la guerre, les restrictions, pas d'pinard... Rien... 

- On a souffert hein! Alors après quand ça a été fini tout le monde s'est mis à la fêter l'armristrice, d'un seul coup, alors on a bu pour fêter l'armr...

- victoire. 

- Alors les vignerons se sont dit tiens.  euh, ça marche, alors ils ont fait de l'excédent et depuis nous on picole pour éponger l'excédent mon p'tit pote, on rend service à la France nous, on lui rend service on est des patriotes, tu peux pas comprendre t'es pas patriote avec ton hackique. 

- C'est quand même pas mon fils drogué qui va me reprocher à moi d'être 
patriote, sans blague.
- Quand on a vu qu'on avait perdu la guerre, on s'est dit on va faire des gosses, on n'aura pas l'air con la prochaine fois. Regarde ce qu'on a, des biknites... 

- Ils veulent pas la faire la guerre... Même les jeunes Allemands ils veulent pas la faire y paraît, t'as qu'à voir dans quelle merde on est.
- Les jeunes, j'vous comprend pas.  Voilà quand on n'est pas cool, on est speed et quand on n'est pas freaks vous flippez. ah oui vous vous intéressez pas aux journaux, vous regardez pas la télévision, vous suivez même pas le football... 
- Tu sais qui c'est toi Ujlaki, Stabienski, Kopa, Winienski ??? 

- Il sait pas, voilà, c'est les plus grands Français qu'on a eu du monde.

- Alors ignare.  Mais vous les biknites, vous vous enfermez dans des piaules avec du hackique et vous chantez des chansons tristes.

- A 40 ans, vous serez des loques humaines.  Quand on voit la tristesse des biknites, on comprend pourquoi c'est interdit le hackique et on se dit que le pinard ça devrait être obligatoire. 

-Ah ben heureusement qu'on vous a pas attendus en 40.

- Elle aurait été jolie la France d'aujourd'hui, tiens!


C'est l'histoire d'un mec

(Coluche - Thibault)

 

C'est l'histoire d'un mec...    Vous la connaissez?

 Non? ...Oui? ...Non, parce que si... Non...  parce que des fois y a des mecs... bon... ah oui...  Parce que y a des mecs...  Vous la connaissez ? 

Non, dites-le parce que quand les gens y la connaissent après on a l'air d'un con. 

Alors là le mec...    Ah oui! parce que y a des mecs des fois...
Non, c'est un exemple...
Oui, y a des mecs ...  Alors, euh...  ça dépend des mecs, parce que y'a des mecs...  Alors, bon, des fois, c'est l'histoire avec des bagnoles, tout ça. Et puis le mec oui, euh...
Mais là, non! Ah oui! Non là, c'est l'histoire d'un mec, mais un mec ....normal... Un blanc quoi... Ah oui, parce que dans les histoires, y'a deux genres de mecs.... 
Alors t'as le genre de mec, oui, m oi, euh, euh, oui...  le mec, oui... 
Et puis t'as le genre de mec non, non...   Alors on leur dit: oui  mais des fois on est obligé... Non, le mec non...
Et là ce serait plutôt un mec non, le mec, mais normal je veux dire...
Pas...  un Juif...   Ah oui parce que y'a des histoires...
Y a deux genres d'histoires, ah oui.  Y'a des histoires, c'est plus rigolo quand c'est un Juif.  Si on est pas Juif.  Ben oui, faut un minimum.
Et puis y a les histoires, c'est plus rigolo quand c'est un Belge.  Oui...
Si on est  Suisse.  Ou le contraire.  Un Suisse si on est Belge.
Parce que les Belges et les Suisses c'est les deux seules races qui se rendent pas compte qu'en fait c'est pareil, mais il se gourent.
En fait, j'exagère, c'est à cause de la distance qui les sépare.
Mettons qu'on rencontre un vrai con en Suisse:  C'est un Belge.
Mais dans l'ensemble ça valait pas le coup de faire deux pays rien que pour ça, hein ils aurait pu se débrouiller...
Enfin un Suisse, Moi je m'en moque.  Je veux pas m'engueuler avec les gens, moi... Hein !!! 
Non, y a quand même moins d'étrangers que de racistes en France.
Non, je veux dire si j'ai le choix je préfère m'engueuler avec les moins nombreux.
Enfin un Suisse...  Moi je m'en fous, hein, je suis ni Belge, ni Suisse, ni Juif...
Je suis normal quoi.
Mais en tout cas, c'est pas un noir  !!!
D'abord parce que y'a aucune raison pour que ce soit toujours les mêmes qui dérouillent, et puis, si c'est un noir, c'est facile:  pffft:  un noir.
En plus,  ils le font pas méchamment la plupart.
Oui parce que nous on regarde les mains.... Tout ça, bon... Moins dedans...
Mais si... Euh... Ah oui... Bon... Et... Tout petits déjà !! Et des fois, même leurs parents.  Ah oui, pas tous, mais la plupart !!
Enfin, un Suisse, alors le mec... Ah oui parce que non, il y a quand même une histoire...Ah oui, non, c'est l'histoire d'un mec:  Bon d'accord, si on veut.  
Mais c'est l'histoire d'un mec qui est sur le pont de l'Alma !  Et qui regarde dans l'eau le mec !  Pas con le mec  !!!
Ah oui, parce que c'est vrai j'y suis allé moi, et c'est vrai...
T'as des mecs ils passent tous les jours sur le pont de l'alma...  et y regardent pas dans l'eau, les mecs...  T'as des mecs ils passent sur le pont de l'Alma: Eh bien, Y'aurait pas d'eau dessous: Ils passeraient quand même.  Et c'est con parce que nous on passe sur les ponts à cause qu'y a de l'eau dessous.  Sans ça tu parles on irait pas faire un détour.
Alors les gens y disent:  "Ah ben, on sait pas où passe notre pognon..."  normal, y regardent pas.  Alors là le mec, y regarde tout ça et puis ça l'intéresse tout ça bon...  au bout d'une demi-heure.  Oui, parce que normalement ça dure une demi-heure, mais là j'abrège.  Parce que j'vais pas vous la conter une demi-heure.  Au bout d'une demi-heure y a un autre mec qui arrive et qu'est-ce qui voit le mec.

 Y voit un mec qui est là et qui regarde dans l'eau.  
Alors le mec parce que le mec, bon et puis l'autre, parce que, bon, et puis ...
Parce que maintenant y a deux mecs.   Ah non, prenez des notes parce que je vais pas répéter.  Alors le mec y s'approche et y dit "Hé !  dites donc, qu'est ce que vous faites à regarder dans l'eau ??? " qui dit le mec...  Au Suisse... Alors l'autre y lui dit "Ho ben, je suis emmerdé parce que j'ai laissé tomber mes lunettes dans la Loire".  Parce que le pont de l'Alma c'est sur la Seine.  Ah, ça, si on sait pas, on comprend que dalle hein !!
Ouais ouais, à cet endroit-là, c'est la Seine.  Oui, alors parce que le mec y lui dit "je suis emmerdé parce que j'ai laissé tomber mes lunettes dans la Loire".  Faut quand même pas prendre les Suisses que pour des cons !
Non, y a des Belges dans le tas.  Alors l'autre y lui dit "Ho... hé... c'est pas la Loire, c'est la Seine".   


Elle est rigolote hein !!  Non mais elle est pas finite là...  
Alors l'autre y lui dit:  "C'est pas la Loire, c'est la Seine".  

Alors l'autre y lui dit "Ho, ben vous savez, moi, sans mes lunettes"...

Elle "est rigolote, hein?"


L'auto stoppeur

(Coluche)

 

Il est en train de mimer une personne faisant du stop

Faisant comme si il suivait du regard une voiture fonçant à toute vitesse et ne s'arrêtant pas: 


- Salauds! 

- Enfoirés!
- Y'en a pas un qui s'arrêterait!

 

Regardant bizarrement, comme si il y avait une voiture qui s'approchait lentement avant de s'arrêter devant lui...


- Tiens !!!  Qu'est-ce que c'est ça?  ça existe comme bagnole !!!  C'est un truc qu'il a fait lui-même ???

- Pardon ???

- Non, non, j'attends quelqu'un. 

- Quoi, le sac

- Non, non, il est pas à moi.

- Où je vais ??? 

- Vous allez à Paris ???

- Non, à Lyon. 

- Bon ça nous rapprochera toujours un peu.

- Allez!

 

Il mime le fait de rentrer dans la voiture et s'installe...


- ça vaut combien ??? 

-C'est quoi comme bagnole... c'est Français ???

- Ah ben, oui,  ça à l'air costaud.  Et puis ça doit pas être cher. 

- Ah quand même.

- Ben y s'emmerdent pas.  

- Remarquez, s'ils trouvent des couillons pour payer.

- Non j'dis pas ça pour vous, y en a qui en ont besoin.  Moi je risque pas de passer pour un con avec ma bagnole, j'en ai pas. 

- Comme ça je paye pas d'essence, pas d'assurance, pas de vignette, et pourtant j'en ai fait des kilomètres. 

- Je dis : on l'entend bien le moteur... C'est un diesel, non! Ah, au moins, on est sûrs qu'on est pas en panne. 

- Dites ça vous dérange pas que je fume ???

- Qu'est-ce que vous avez comme cigarettes ???

- Des blondes. 

- Oh ben faut pas être difficile.
- Dites, je regarde y a pas d'allume-cigares ???

-  Ils le font en option.

-  Vous aurez pu le prendre, c'est pratique quand même. 

-  Ben non; J'ai pas de feu, vous savez c'est qu'on se charge le moins possible pour pas déranger

 

Il tousse plusieurs fois de dégoût...

 

- Ils le vendent ça ???

- Ils ont le droit ??? 

- J'croyais qu'ils l'offraient avec la bagnole. 
- Dites-donc à cette vitesse là on est pas arrivés.

- Comme ça si on a un accident on l'aura moins vite. 

- Faudrait pas qu'on ait un accident d'ailleurs, il en resterait pas beaucoup de votre mixer.

- Remarquez, on s'en fout on est pas pressés on couchera à Lyon. 

- On essaiera de trouver un hôtel pas cher sur la route de Paris.

- A moins qu'on trouve un mec sympa qui nous invite à dormir chez lui.

- Mais faut tomber dessus. 

- Non, j'dis pas que vous êtes pas sympa.   J'dis que chez vous ça va pas être possible.

-  Vous êtes sûr ???

- Parce que si ça vous dérange, moi ça m'gène.

- Bon, d'accord. 

- Remarquez, c'est pas de refus surtout qu'on a pas bouffé à midi, moi ça va mais c'est le chien, c'est qu'ça bouffe un doberman.  Enfin vous verrez bien ce soir. 

- Oui, parce que vous allez rire, à midi on avait pris un mec avec une bagnole encore plus pourrie que la vôtre, c'est pas pour dire, comme les poubelles, mais moins pratique, y'a pas les poignées. 
- C'est sympa le stop quand même hein! On rencontre des gens, ils vous 
transportent dans leur bagnole, ils vous offrent des cigarettes, ils vous payent à bouffer... Ils vous invitent à dormir.  Y en a même qui vous filent du pognon! 
- Si, pour qu'on se barre.   Mais on donne ce qu'on veut hein.   

- Ah oui, c'est sympa. 
- Dites je pense, vous habitez pas sur la route de Paris si ça se trouve ??? - - Ben pour demain matin, ça va vous faire lever de bonne heure.

- Ben oui, pour nous accompagner sur la route de Paris. 

- Ah ben, il est sympa lui alors;  On monte dans sa bagnole, elle est pas terrible, il nous invite à bouffer, on sait pas si on va pas se blesser en ouvrant les boîtes, il nous invite à dormir, on sait pas sur quoi ont va tomber, si en plus on est obligé de se taper 30 bornes à pied pour sortir  de la ville. 

- Surtout que demain matin, à 5 heures y' aura personne dans les rues. 
- Le temps de faire 30 bornes et de revenir, à 7 heures, vous êtes couché.

- Ah, c'est l'heure à laquelle vous vous levez.  Eh ben, comme ça vous aurez pas besoin de vous lever.

- Dites, je pense à un truc, vous allez pas à Paris avec votre mixer ???

- Non.

- Dommage, on aurait pu vous emmener!


Quel bol !

(Coluche / Olivier)

 

- On n'a pas eu de bol hein.
- On arrive en vacances avec ma femme et mon beauf. C'était un port... Pas mon beauf! Alors on voyait pas la flotte.  Y' avait les bateaux qu'étaient serrés.  On s'assied à une terrasse, on a mange une friture. Je sais pas si c'est d'avoir été ballottés toute la journée dans la bagnole ou quoi.

- On a été malades.   Ma femme a dégobillé sur son paletot. Alors j'vais vous dire; le poisson quand c'est pas frais, déjà à manger c'est pas bon hein.  Mais alors à vomir.  Alors après on a tété à la plage. 

- Alors la plage.  Notez l'escroquerie : d'un côté du sable, de l'autre côté de l'eau. Je vous fais le côté sable, du sable, ordinaire hein.   Jaune.  

- L'autoroute pour venir, jusque-là hein, et le barbelé du camp de camping...
3,20 mètres, avec un mec à chaque coin avec un chien. Sans ça, ils s'barrent sans payer. 

- Mais dedans on peut s'habiller comme on veut, y a pas d'uniforme. 
- Alors ça,  les camps de camping c'est un truc. J'voudrais pas m'étendre.  C'est un truc qui pue, qui coûte cher, où que les gens s'y entassent par plaisir et que si, pour une raison ou pour urne autre, demain, c'était obligé ils gueuleraient.
- Bon, enfin bref.  De l'autre côté, la flotte. Notez l'escroquerie : alors au début il y a des vagues. mais même pas nettes hein, voyez, vagues. . .
- Bon, après, y a une rangée de bouées avec des petits fanions et après y a plus rien. C'est une escroquerie.

-  N'y allez pas pour voir quelque chose y a rien à voir.

- De toute façon y aurait quelque chose c'est interdit de dépasser les bouées. 

- Moi, j'ai nagé jusque-là. J'ai dépassé les bouées. Au début ils sifflent, après ils tirent. 

- Je suis rentré.
- On était pour se casser, y a un vieux qui nous a dit : "Ah mais attendez le soir, le soleil se couche et c'est beau!" 

- Bon, alors on a attendu. 

- Effectivement, le soir, le soleil se couche...

- c'est beau. 

- Bon allez, on se casse.

- Non, attendez, le lendemain il se lève. 

- Ah. Alors c'est tous les Jours ??? 

- On a attendu le lendemain. 

- Effectivement le soleil se lève. 

- C'est très beau. 

- Bon allez, on se casse.

-  T'achètes deux cartes postales : une du lever, une du coucher. Y a pas de 
raisons de rester pour ça.  Quand on a vu ça, on est repartis avec ma petite femme, mon beau-frère, on est montés dans la bagnole. 

- Je devrais dire avec ma femme on est montés dans ma petite voiture hein, parce que, euh, c'est pour ça que j'emmène mon beau-frère... 
- C'est pour la rentrer et la sortir de la bagnole.

-  Oui... 

- Mais elle est jolie en fait.

-  C'est vrai qu'on aurait du mal à lui faire des gants dans mon short mais...

- euh... 

- Au moins quand je campe, j'ai pas l'impression de dormir sur la route hein. 
- Alors on est repartis, et... on est partis. 

- On est partis...  bon... on partait. 

- ça faisait bien trois litres et demi de pinard que mon beauf dormait quand j'ai demandé à ma femme de me passer la bouteille qu'était sous son siège, vu que c'est là que c'est le plus frais.  Et surtout que ma femme, elle a qu'ça à  foutre. 

- Derrière encore que ce soit pas non plus très pratique pour elle.  Parce que quand on la rentre, il faut quand même pousser, et elle épouse la forme de la lunette arrière voyez ???

-  Puisqu'elle a les baleines de la capote dans le dos, c'est joli, mais il faut aimer.

- C'est un truc, faut être connaisseur. 

- Ah oui, parce que je vous l'avais pas dit, ma bagnole c'est une décapotable. 

- Je vous le dis parce que c'est très important.

-  Vous allez voir plus tard;  c'est à cause des tonneaux.  

- Alors nous on roule toujours avec la carte fermée hein, sans ça avec ma femme si elle est prise au vent, on n'avance plus.  Ou alors c'est à la voile avec son maillot. 

-  Mais  on peut pas aller partout, faut qu'il y ait du vent.  Faut prendre des renseignements la veille, la météo, c'est dans une autre langue.  Bon, Enfin bref.
- Bon alors on roulait, peinards, quand on est rentrés dans l'autre con là. 

- Enfin, je dis l'autre con, on peut pas l'accabler non plus hein.

- Lui, il roulait pas vite. Il roulait à droite hein; 

- Bon et puis il est mort. Et merde.  Les autres nous avaient bien évités jusque-là alors.  On s'habitue aussi.  Les gens le savent qu'on roule bourrés quand même.

-  Alors, sous le choc, on a fait six tonneaux. J'aurais pu faire mieux mais j'étais pas en forme.  Eh ben, je crois que c'est les tonneaux que ma femme n'a pas aimés. 

-Le médecin il me l'a dit! Il m'a dit : "Ah! Quand elles ont la tête comme ça, rentrée dans les épaules, c'est qu'elles sont pas contentes!" On s'est marrés, mais c'est pas drôle...

- C'est les nerfs...

- C'est les nerfs...  elle avait tout de cassé. Quand ils l'ont ramassée, les os sont tombés dans le fond! ça faisait un bordel. Elle avait tout de cassé, alors un mec il énumérait à l'hosto : "Les jambes cassées..." Alors l'autre il écrivait : "Les Jambes cassées.", "Les bras cassés... "," Les bras cassés ","et les côtes"," et les côtes "," et la tête","Alouette!" Ah, on s'est marrés...

-  C'est les nerfs, c'est pas drôle... c'est les nerfs. 

- Alors comme elle avait tout de cassé, au lieu de lui plâtrer tout, ils ont décidé de la laisser prendre dans le bac à plâtre... Comme ça pour eux, c'est bonnard, ça leur fait un seul voyage.   Ce qui fait qu'on peut pas savoir si elle est contente, parce que le plâtre ça crispe.

- Remarque elle est pas à plaindre, elle a passé l'hiver au peinard.   Le plâtre c'est chauffé hein! Alors on a fait six tonneaux puis on est rentrés dans un arbre.

- Heureusement qu'y avait un arbre parce que ça descendait. 

- Si ça s'trouve on ferait encore des tonneaux.

-  C'est l'arbre que mon beauf a pas aimé lui. La bagnole a explosé... Vous savez sous le choc... C'était une sport qu'on avait. 
- Vous voyez ???

- Avec deux portes.  Alors, t'as la place du chauffeur, la place du mort et des deux grands brulés derrière.
- Mon beauf, quand Il a vu ça. il est mort sur le coup lui.   Ah! Dès qu'y a des 
trucs à payer c'est pas la peine. 

- Alors dis donc, quand le dis qu'on a pas eu de bol, j'exagère.

-  Parce que mon beauf est mort. Ma femme est dans le plâtre, dans un état que les médecins ont dit qu'on aura plus vite fait d'apprendre à marcher au plâtre...

- Et moi, dis donc. j'ai pas eu ça...

- C'est du bol hein ?


Chanson: Misère

(Coluche )

 

- De Jean-Louis Chautard et Gérard Grandjean sur une musique de Pierre Bénichou et Marie Grospierre : Misère...
- Euh, Misère est le nom, euh, qu'un type a donné à son chien, parce qu'il est comme lui, Il l'a trouvé dans la rue si vous voulez et que, euh, il est comme lui alors il le comprend, parce que comme il est dans la rue aussi, euh... il le comprend...

- Je me comprends, je me comprends.
- Des fois on a plus de contacts avec un chien pauvre qu'avec un homme riche.
- Paf, dans la gueule, ils en prennent plein la gueule, ils s'en rendent même pas compte.
- Je vais me tirer. Là-dedans il fait chaud.

 

- De Jean-Louis Chautard et Gérard Grandjean sur une musique de Pierre Bé nichou et Marie Grospierre : Misère.
- Euh, je vous le dis tout de suite, ma chanson, elle passe pas à la radio et vous la verrez pas à la télévision non plus, hein!
- Je vous le dis tout de suite, mais elle s'en fout, elle a quelque chose à dire!
- C'est pas comme les chansons qu'on voit à la radio et qu'on entend à la 
télévision, hein.
- D'ailleurs que c'est comme ça qu'on les reconnaît celles qui peuvent passer à la télévision hein.
- C'est parce qu'elles ont rien à dire.

- Paf!  Ah dis donc, qu'est-ce que j'leur mets dans la gueule, hein.
- Ils chantent des conneries, des conneries, des conneries...
- Je m'excuse, mais merde.

- Mais j'm'excuse hein!
- Alors tout ça, la chanson est une industrie parce qu'une poignée d'imbéciles a réussi à être moins conne que le reste! Y'a de quoi se vanter, j'vous jure.
- Je m'excuse, mais merde.

-  Je m'excuse.  Tout ça pour du fric, du fric, voilà.
- Et pour manger du caviar à la louche.  C'qui faut être snob hein.

- Entre nous...C'est pas meilleur à la louche.

 

-De Jean-Louis Chautard et Gérard Grandjean sur une musique de Pierre Bénichou et Marie Grospierre : Misère

Misère, misère


- Quoi ??? Qu'est-ce qu'il y a ???   

- De toute façon ça va pas durer, hein.

- ça va être interdit la vente forcée comme ils font là.  Parce que si on vous passe des conneries, des conneries toute la journée, vous finissez par les acheter, hein.

- Vous n'êtes pas raisonnables non plus.
- Quand on pense qu'il suffirait que les gens ne les achètent plus pour que ça ne se vendent pas.
- Hé... de toute façon ça va changer le métier! Parce que y a pas que dans la chanson que c'est comme ça.
- Dans le cinéma c'est pareil.

- Moi ,j'ai un copain il fait un court métrage sur les chiens d'aveugle. Eh ben, les producteurs en voulaient pas sous prétexte que les aveugles vont pas au cinéma.

- Merde alors!
- Il était très bien son film, hein.

-  Moi j'l'ai vu.

- Moi ça m'intéresse pas je suis ni chien ni aveugle mais quand même! Il était très bien.

-  Alors maintenant si les gens ne s'intéressent plus aux choses qui intéressent pas les gens sous prétexte que ça les intéressent pas.

- Où on va alors ???
- Quelle misère!

 

- De Jean-Louis Chautard et Gérard Grandjean sur une musique de Pierre Bénichou et Marie Grospierre : Misère...

 

 

Misère, misère!
C'est toujours sur les pauvres gens
Que tu t'acharnes obstinément
Misère, misère
ça sera donc toujours les salauds qui nous bouff'ront
L'caviar sur l'dos
Misère, misère!
Tu te fais l'ennemie des petits
Tu te fais l'alliée des pourris
L'argent ne fait pas le bonheur des pauvres
Ce qui est la moindre des choses
Convenons-en
Convenons-en
Misère, misère!
Peut-être qu'un jour ton président
Sentant monter notre colère
Misère, misère!
Devant les peuples sans frontières
Alors il s'en mordra les dents
Misère, misère!
Tu repartiras d'où tu viens
En emportant tous tes chagrins
Et j'te..
L'argent fera bien le bonheur des pauvres
C'qui sera la moindre des choses
Convenons-en
Convenons-en!


Le Schmilblick

(Coluche)

Le Schmilblick était une célèbre émission crée et animé par Guy Lux.  Ce jeux a connu une croissance d'audimat impressionnante lors de la sortie du sketch de Coluche...  Il a rendu populaire ce jeu radiophonique qui a connu de nombreuses variante...

 - Eh bien, bonjour, le Schmilblick est aujourd'hui à Cajarc, petite ville de l'Aveyron.
- Je rappelle brièvement que le Schmilblick est rond, qu'il contient du jaune, 
qu'il tient dans la main, qu'on peut le faire cuire de différentes façons et 
qu'un navigateur le faisait tenir debout.
- A vous Carjac, à vous Simone! Premier candidat...
- Bonjour Guy. Candidats de Carjac venus nombreux, bonjour.

- Le premier candidat, c'est Monsieur?
- Monsieur Moulinot.  Marchand d'articles de pêche sur la place du Marché à Carjac : un article de qualité s'achète chez Moulinot.
- Posez votre question monsieur.
- Oui, alors est-ce que le Schmilblick est-t-il vert ?
- Non, Monsieur. à quoi pensiez-vous?
- A un ver de terre de chez Moulinot!
- Non Monsieur! Candidat suivant, Simone.
- Oui Guy, c'est à vous. Monsieur?
- Bonjour, Guy Lux. Je me présente : Émile Duboudin compagnon de la Libération de passage à Carjac. Est-ce que le Schmilblick a fait 39-40?
- Non, monsieur...
- ça m'étonne pas. c'est tous des planqués à la télévision !
- C'est ça, Monsieur! Candidat suivant, Simone.
- Candidat suivant, c'est Monsieur ?
 - Oulla Zaïm Ben Salem.
- Monsieur Ben Salim.
- Salem. Ben El Zaïm, c'est pas français comme nom.
- Salim, alors posez votre question.
- Merci. Mahademoisille.  Est-ce qu'il a, si vous pli, ah est-ce qu'il a si vous pli que ah si lui là qui la essait di pressi d'tarahoua l' Schmilblick. Ah est-ce qu'il i pour sui là qui a trouvi par terre ???
- Euh, je ne comprends pas, Simone, monsieur a été coupé...
- Oui, je... je suis comme vous, Guy, Guy ?. .. Je crois.. Ah! Allez, ...
- Qu'i-ce que cit! Mais non, pas du tot! J'y la pas été coupi! Asma! Même pas français.  Alors, est-ce que j'y pô posi ma réponse ??? Pardon, si vôs pli.
- Oui, mais, Monsieur, nous n'avons pas tout compris! Alors...
- Qu'est ça qu'il a pas compris c'lui là, hein ??? Pourquoi lui s'il a pas compris pisque moi ji li très bien compris.  Je parle français aussi bien qui 
toi, si ti pli.  Alors, qu'est-ce que ça veut dire le racisme pourri. Nadine français.
- Candidat suivant...
 - Bonjour M. Lusxque! C'est papi Mougeot de Carjac.
 - Guy Lux, Monsieur?
- Oui, Guy Lusque. Alors... est-ce que le Schmilidibili...
- Non, écoutez. Monsieur! Il y a d'autres candidats, alors Simone, s'il vous plaît.
- Oui, Guy. Candidat suivant, c'est Monsieur?
- Bonjour Guittou! Jean-François. coiffeur à Paris en vacances à Cajarc, au camping.  Alors est-ce qu'un coiffeur peut se tirlipoter le Schmilblick tout seul dans sa tente, pfff.
- Non! A quoi pensez-vous?
- A la même chose que vous, dégoûtant.  pfff ...
- Oui, c'est ça alors! S'il vous plaît, candidat suivant, Simone!
- Le candidat suivant est une candidate!
- Non, non.
- Oh! Excusez-moi on ne les reconnaît plus, je...
- Allez-y, posez votre question, Monsieur!
- Est-ce qu'on peut pousser le Schmilblick?
- Oui, pourquoi?
 - Pour le faire avancer, eh banane!
- C'est amusant, c'est très intelligent! Merci, Monsieur. Simone...
- Candidat suivant...
 - Bonjour, Mimux!
 - Bonjour, Monsieur, posez votre question.
- Bon. Alors voilà, je voudrais dire à Zézette qu'elle aille directement chez René parce que comme j'ai paumé les clés du camion, on va être emmerdés pour lui livrer l'armoire.
 - On lui dira, on lui dira, Monsieur!
- Enfin, je paye à la télé. J'ai le droit!
- Candidat suivant, c'est Monsieur...
- C'est Papi Mougeot, euh... Bonjour, Guy Lux!
- C'est une catastrophe...
 - Ah oui alors voilà... Est-ce que le Schmimimibilimimi... Non.  Ah! ça y est M'sieur Guy Lux, alors le Similibilibi...
- Mais enfin Simone!
- Un petit peu plus tard, Monsieur, candidat suivant.
- Bonjour, Guy lux, là. Est-ce que si vous plaît, le Schmilblick actuellement est-il con't les travailleurs immigrés, là, di-donc ???
- Euh, non, Monsieur, à quoi pensez-vous?
- Je pensais à une matraque de CRS parce que c'est pas pour dire mais actuellement on mm...
- Non, alors s'il vous plaît! Je rappelle que le Schmilblick est un jeu, Je rappelle que le Schmilblick est un œuf et un œuf ne fait pas de politique, 
allons voyons! 

- Hein ???

- Mais non, je l'ai pas dit. Alors Simone, s'il vous plaît, candidat suivant!
- Candidat suivant, c'est Monsieur?
- Bonjour, Guy Lux! Monsieur Van De Plot de passage à Cajarc.  Est-ce qu'on peut mettre le Schmilblick une fois dans le biberon des enfants ???
- A quoi pensez-vous?
- A des frites.
- Euh... Candidat suivant.
- Alors! Me revoilà! ça y est! Est-ce qu'on peut tenir le Schmiilll, le schimil le shcmilblick dans la main ???
- C'est Papi Mougeot!
- Euh, ben admettons, à quoi pensez-vous. Monsieur?
- A rien, c'était pour faire avancer le Scmiill, le shemyil, le Schimilimi, le libimliibili, le ...

Musique de fin...